Le département valide l'agrandissement de la zone de préemption

Le département valide l'agrandissement de la zone de préemption

Après avoir été validée par le conseil municipal de Douarnenez, puis par Douarnenez Communauté, l’extension de la zone de préemption du Département sur le site des Roches Blanches a été approuvée par la commission permanente du conseil départemental. L’opposition à Maël de Calan a approuvé à la quasi-unanimité la délibération.

La perspective d’une acquisition de l’ancien village vacances des Roches Blanches, à Douarnenez, par le Département du Finistère, a pris un peu plus d’épaisseur ces dernières heures. Réunis en commission permanente le lundi 3 novembre, les élus du Département ont largement approuvé (53 pour, 1 contre) l’extension de la zone de préemption du Département au titre des espaces naturels sensibles, sur le site des Roches Blanches. Cette extension, qui représente une surface de 22 400 m², englobe les cinq bâtiments de l’ancien village vacances des Roches Blanches, squattés depuis une quinzaine d’années et où vivent une cinquantaine d’occupants sans droit ni titre.

Préemption en cas de défaite aux enchères

Le site, toujours propriété de l’association icaunaise Focepy, liquidée en 2007, sera vendu aux enchères le 17 décembre au tribunal de Quimper, à partir de 200 000 €. Le Département a annoncé, début septembre, son intention d’acquérir le site en mobilisant une enveloppe maximale de 500 000 €, afin de détruire les bâtiments et de le rendre à la nature. Également validée par le conseil municipal de Douarnenez et le conseil de Douarnenez Communauté les 23 et 24 octobre, l’extension de la zone de préemption lui permettrait de préempter le site en cas de victoire d’un concurrent aux enchères. Enchères auxquelles les occupants du squat seront également candidats.

S’il n’est pas surprenant que la délibération ait été validée en commission permanente, la très large mobilisation en sa faveur au sein de Finistère et Solidaires, groupe d’opposition à Maël de Calan au Département, peut le sembler davantage. Dans un communiqué transmis le 1er septembre, l’opposition, majoritairement composée de conseillers socialistes ou apparentés, avait émis des réserves. Le groupe y affirmait « son adhésion au projet de renaturation », tout en réclamant des garanties quant à la prise en charge et l’accompagnement social des occupants actuels, « en particulier des enfants et des publics vulnérables ».

Kevin Faure, président de Finistère et Solidaire, groupe d’opposition au conseil départemental, ici avec Pauline Dogué, élue écologiste. Cette dernière s’est désolidarisée de la position du groupe à l’occasion du vote sur l’extension de la zone de préemption du Département aux Roches Blanches.

« Éviter toute promotion immobilière »

« Si nous avons voté en faveur de la délibération, c’est parce qu’elle permet de sécuriser un aspect majeur : éviter toute possibilité de promotion immobilière aux Roches Blanches », explique Kévin Faure, président du groupe Finistère et Solidaires. Il l’assure : le vote de son groupe n’est pas un blanc-seing à une expulsion rapide des squatteurs. « Note groupe a réclamé et obtenu un amendement de cette délibération, en retirant de son contenu une mention aux « occupations et aux activités illicites ». Je suis allé à la rencontre des habitants, j’y ai trouvé des gens apaisés, qui ne sont pas du tout dans la violence. Je ne trouverais pas ça logique que, sitôt le Département propriétaire du site, les occupants en soient expulsés », considère Kévin Faure, selon qui le groupe Finistère et Solidaires exposera plus en détail sa vision de l’avenir du site et de la prise en charge des occupants d’ici la mi-décembre.

« Je ne crois pas une seconde au projet écologique »

L’argumentaire ne convainc pas sa collègue écologiste Pauline Dogué. Membre de Finistère et Solidaires, est la seule à avoir voté contre la délibération. « Je suis mal à l’aise dans ce dossier : j’ai beau être légaliste, je constate la crise du logement. Et il y a quand même une grande hypocrisie sur le sujet. Le squat a servi de refuge pour de nombreuses personnes de passage, parfois très vulnérables ou en grande difficulté psychologique ou sociale. Je ne crois pas une seconde au projet écologique : le seul objectif de la majorité selon moi, c’est d’expulser les occupants. Je mets ça en perspective avec l’explosion des expulsions dans le cadre de la Loi Kasbarian », considère Pauline Dogué. Elle appelle à la mise en place d’un bail emphytéotique assorti de clauses environnementales avec les occupants.

(Extrait du Télégramme du 05 novembre 2025 - Dimitri L'hours)

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