Je suis Christian, Trébouliste pur beurre avec le passeport Douarneniste.
Lors de mon passage aux Roches Blanches ce samedi 9 novembre 2025 suite à l’invitation lancée par les habitants du site, il nous a été posé la question : « C’est quoi pour vous les Roches » ?
Mon premier contact avec cet endroit date de la période où le site était abandonné. Avec mes amis on venait traîner là comme on a pu le faire dans d’autres endroits abandonnés: l’hôtel des Sables Blancs ou la « maison du milliardaire » le manoir de Roz Trefeuntec, et ainsi que l’ont fait beaucoup d’autre jeunes de la région à cette époque. Tous ces endroits n’ont pas eu le même avenir.
L’histoire de l’hôtel des Sables Blancs a vite été traitée. Vendu à des promoteurs immobliers pour en refaire un hôtel. A l’heure de la revalorisation de la plage, on peut être en droit de se poser la question suivante : qu’aurait pu être ce bâtiment s’il avait été confié aux contribuables pour en faire un lieu communautaire, culturel avec salle de concerts ou tout autre espace qui pourrait manquer à notre ville.
Le manoir Roz Trefeuntec, acheté par le Département du Finistère en 2016 pour la somme de 363 000€ selon un article du Télégramme du 08 09 2016 et peut-être même 500 000€ si on inclut les différents frais, notariaux et autres. Cette acquisition a été réalisée dans le but de renaturation des lieux. 10 ans sont passés et rien n’a encore été engagé.
Mais voilà que, toujours suivant un autre article datant du 08 2025 de ce même journal, le département souhaite vendre le site aux enchères. Le département aurait-il des problèmes de trésorerie ?
Peut-on s’attendre à ce que ce lieu devienne lui aussi privatif et échappe encore à nos communautés ?
Sommes-nous en droit de nous poser des questions sur les vraies intentions des politiques qui sont au pouvoir et qui détiennent l’avenir de ces lieux emblématiques qui sont l’histoire de notre région ?
Aujourd’hui le liquidateur judiciaire de l'ancien propriétaire met en vente le site des Roches. Le département veut officiellement le racheter, dit il, pour sa renaturation. Mais pour en faire quoi ? Réserve-t’il le même sort à ce lieu qu’à celui du manoir de Roz Trefeuntec ?
Une enveloppe de 500 000 € pour son achat, une autre enveloppe de plus d’un million € pour la suite du projet. Mais cela sera-t-il suffisant? Que font les pouvoirs publics de notre argent? Détruire des bâtiments où vivent des gens, alors que les difficultés pour se loger sont énormes dans la ville.
Tous ces espaces de liberté où les Douarnenistes ont vécu leur jeunesse sont-ils appelé à disparaitre.
Le site des Roches Blanches, je n’y étais plus retourné depuis toutes ces années mais samedi, j’y ai trouvé un lieu de vie et de partage où une communauté a pu, et devrait pouvoir continuer à, prospérer et se développer. Y vivent des familles où sont élevés des enfants, qui ne rencontrent pas de problème de crèche ou de nounous ; la communauté s’occupe des enfants pendant que leurs parents partent travailler à l’extérieur. Leur porte est toujours ouverte ; ils savent accueillir les gens qui cherchent à se loger comme par exemple des stagiaires des Ateliers de l’enfer. Leur communauté a vu passer nombre de personnes qui ont vécu une tranche de vie en ce lieu. Parfois, sont accueillis des groupes de voyageurs qui n’ont pu trouver à se loger durant leur passage dans notre ville. D’autres personnes avec des parcours de vie plus chaotique trouvent en ce lieu de vie un endroit où ils peuvent se reconstruire.
Ce collectif a réhabilité les lieux, a entretenu l’ensemble du site, a réparé les bâtiments. Les habitants du site ont créé des ateliers dans le travail du bois et des métaux, réfection des voiles proposant ainsi à la ville un artisanat. Ils ont également créé un atelier artistique pourvoyant au niveau local une vie culturelle. C’est un lieu de vie où tous ont une place à prendre. Aujourd’hui, leur projet est de racheter les Roches Blanches, les rendre pérennes et de sécuriser leur situation. Je pense que c’est importent pour notre ville que ce lieu continue à exister sous sa forme actuelle. C’est la preuve qu’une autre façon de vivre est possible. Je vous invite tout comme moi à répondre à leur invitation de proposer de partager un repas et venir à leur rencontre. J’y ai passé un excellent moment, croisé des personnes attachantes qui se battent pour leur droit à la différence. Je leur offre tout mon soutien et suis de tout cœur avec eux.